La Kabylie
où se situe le village Megheira est une région historique et
ethnolinguistique fortement homogène située dans le nord de l'Algérie,
à l'est d'Alger.
Terre de
montagnes densément peuplées, elle est entourée de plaines littorales à
l'ouest et à l'est, par la Méditerranée au nord et par les
Hauts-Plateaux au sud. Dénuée d'existence administrative globale, elle
tient son nom des Kabyles, population berbère dont elle est le foyer.
La région est connue pour sa culture, ses traditions amazigh
typiques et sa lutte pour la reconnaissance de l'identité berbère dans
l'Algérie
contemporaine. Son histoire est faite de résistances aux différents
conquérants, des phéniciens aux français, mais elle est aussi marquée
par l'émergence sur son territoire de certains États locaux comme
lesHammadides, ou Nord-Africains comme les Fatimides. Son relief
essentiellement montagneux est le siège siège d'un écosystème varié et
d'une biodiversité
préservée, à l'image des paysages de la région. L'agriculture locale
n'offrant que des revenus limités, la Kabylie est aussi un important
centre de production artisanale et une terre d'émigration.
Ses habitants berbérophones la nomment en kabyle « Tamurt n leqbayel », « pays des Kabyles », ou plus simplement « Tamurt », signifiant « terre natale », « patrie ». Les arabophones l'appellent « بَلَد القبائل » (prononcé [blæd ləqbæyəl] en arabe algérien), littéralement « pays des tribus ».
En
français, « Kabylie » dérive de « Kabyle », dont l'étymologie la plus
couramment admise est celle de la déformation de l'arabe qabā'il, pluriel de qabila
(القبيلة), signifiant « tribu » en arabe. Au sens premier, les Kabyles
seraient donc simplement les « gens des tribus ». Dans l'histoire
précoloniale de l'Afrique du Nord, la tribu est la forme d'organisation
sociale qui s'est maintenue contre ou malgré toutes les tentatives de
soumission des États (makhzen) émergents.
Les officiers français, successeurs du makhzen turc,
se sont d'abord servis du terme pour distinguer moins une ethnie ou une
région précises qu'un type d'adversaire particulièrement opiniâtre : le
montagnard. Mais le mot fut aussi employé pour désigner de façon plus
spécifique les seuls montagnardsberbérophones ou encore, en un sens
plus général, tous les Berbères sédentaires, voire tous les sédentaires
d'Afrique du Nord .
Initialement la dénomination «
Kabylie », au singulier ou au pluriel, était appliquée à toutes les
régions peuplées de Kabyles, à tous les sens de ce terme, et avait donc
la mêmepolysémie que lui. Mais elle prit à partir du milieu du XIXe
siècle une signification plus précise, pour être progressivement
réservée à l'ensemble d'un seul tenant que forment les montagnes
telliennes entre Alger et Constantine, autour des massifs du Djurdjura
et des Babors.
Le mot « Kabyle » se vit à son tour redéfini pour ne plus s'appliquer
qu'à la population habitant ou originaire de la région ainsi
circonscrite, qui était encore presque entièrementberbérophone .
L'espace délimité sur cette double base géographique et humaine recoupe
de nombreuses circonscriptions de l'Algérie contemporaine : la totalité
des wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa, une grande partie de celle de Bouira, une part aussi de celles de Boumerdès, Bordj-Bou-Arreridj, Sétif et Jijel, ainsi que des marges de celles de Mila, Constantine et Skikda.
Avec la progression de l'arabisation,
l'usage tendit à faire sortir du périmètre d'application du terme les
franges les plus arabisées de cette Kabylie « historique ». Chez les
Kabyles des années 1950 déjà, le mot Aqbayli,
bien que sans traduction territoriale rigoureuse, renvoyait
grossièrement à l'espace compris entre Thenia à l'ouest, Sétif et Jijel
à l'est.
Dans le même sens, les cartes en circulation dans la mouvance
régionaliste contemporaine se cantonnent à l'intérieur du cadre des
sept wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bouira,
Bord-Bou-Arreridj, Sétif et Jijel.
Dans une acception minimale, la Kabylie est parfois simplement
assimilée à sa partie nord-occidentale, la Grande Kabylie, étendue
jusqu'à l'ouest de Béjaïa pour englober la majeure partie de l'airekabylophone actuelle .
Environnement
La Kabylie, en raison de grandes
différences climatiques et topographiques, possède une grande diversité
d'espèces dont un certain nombre sont endémique. La région possède des
zone protégées : le Parc national du Djurdjura, le Parc national de
Gouraya à l'ouest de Béjaïa et le Parc national de Taza sur la corniche
kabyle entre Béjaïa et Jijel]. Ces trois parcs ont même été classés réserve de biosphère mondiale par l'UNESCO,
c'est-à-dire des zones modèles conciliant la conservation de la
biodiversité et le développement durable. L'Algérie est ainsi, avec
l'Afrique du Sud, le pays d'Afrique comptant le plus de réserves de
biosphère.
La végétation est principalement de type méditerranéenne avec des forêts de chêne liège et cèdre de l'Atlas. Pour le chêne liège la Kabylie est la région qui possède les plus grandes forêts de cette essence sur la rive sud de la méditerranée,.
La région est boisée avec des forêts et des maquis. Les forêts en
Kabylie sont essentiellement des 3 types : la forêt méditerranéenne
d'essences à feuilles persistantes dont les principales espèces sont le
Chêne vert, le Chêne liège, le houx ; la forêt méditerranéenne
d'essences à feuilles caduques dont les principales espèces sont :
l'Érable à feuilles obtus, l'Érable de Montpellier, l'Érable de
champêtre, Prunus avium et le chêne zeen et la forêt méditerranéenne
d'essences résineuses dont les principales espèces sont : le Cèdre de
l'Atlas, le Pin noir, le pin d'Alep, l’If.
Les forêts les plus riches sont celles de Aït Ouabane et de Tigounatine.
Le parc du Gouraya renferme aussi des Euphorbes. Les maquis quant à eux
comportent des oliviers sauvages, des figuier de barbaries, des Tamaris et des arbustes comme le laurier rose.
Les massifs de Kabylie abritent plusieurs espèces comme la Mangouste, le Chacal doré, le Serval, la Genette, le Porc épic, la Belette, le Sanglier et le Lapin. La forêt de M'Zaris est le seul habitat de la Hyène rayée. La Kabylie est aussi un lieu important d'habitat du Macaque berbère qui est une espèce menacée en Afrique du Nord.
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