est un instrument de percussion faisant partie des membranophones.
Selon ses variantes, c'est un tambour en gobelet répandu dans toute
l'Afrique du Nord, et en calice dans le Moyen-Orient et les Balkans.
Elle
daterait de 1100 avant J.-C et elle est l'un des principaux instruments
de percussion du monde arabo-musulman. Elle est liée au zarb persan (appelé aussi tombak) dont des versions en céramique existent encore. Elle n'a par contre aucun lien avec le djembé africain.
Les joueurs de darbouka sont appelés les drabki.
Facture
Elle est traditionnellement faite en terre cuite ou céramique, mais des versions en métal (aluminium)
ou plus rarement en bois sont apparues du fait de sa fragilité. D'une
taille moyenne de 30 à 60 cm de hauteur pour 15 à 40 cm de diamètre,
elle se décline en des tailles très variables. Elle est recouverte
d'une peau animale (chèvre ou poisson) ou de plastique. Les premières
nécessitent d'être chauffées (par friction de la main ou au feu) afin
d'obtenir une tension correcte avant utilisation. Dans les pays
africains, certaines personnes utilisent le sable (qui absorbe
l'humidité) pour tendre la peau des darboukas et desbendirs.
Alors que les corps en céramique
sont souvent considérés comme produisant le meilleur son, les corps
métalliques et en peaux synthétiques sont généralement préférés par les
professionnels, du fait de leur solidité (donc longévité) et de
l'indépendance de leur sonorité vis-à-vis des conditions climatiques
(humidité). De plus, les darboukas en matériaux modernes produisent un
son plus puissant et plus clair, ce qui les rend plus attrayantes dans
les musiques modernes. Enfin, elles sont facilement accordables au
moyen de vis.


Darbouka turque Darbouka égyptienne (tabla)
Jeu
Pour en jouer,l'instrument doit être placé sous le bras
gauche, soit placé sur l'épaule gauche dans certains cas, mais la
position assise est plus confortable pour des techniques plus
complexes. L'instrument se place en position horizontale à cheval sur
la jambe gauche, le coude gauche bloquant l'arrière du corps de la
darbouka contre la jambe, le bord de la paume de la main gauche
épousant le bord de la tête de l'instrument, laissant les doigts libres
pour frapper la peau. L'axe de la main droite doit être à peu près
perpendiculaire à celui du bras qui repose sur l'instrument. En se
fiant au cadran d'une horloge, dans le cas des joueurs droitiers, la
main droite doit être placée à neuf heures, et la main gauche à midi.
Les deux bras et poignets doivent être souples, légers voire un peu
lâches pour arriver à une meilleure dextérité.
En pratique, les
drebkis (joueurs de darbouka) utilisent des instruments différents,
tantôt plus traditionnels, tantôt plus modernes, en fonction du
contexte musical et du timbre désiré. La darbouka accompagne en effet
les musiques les plus variées : sacrées, savantes, traditionnelles,
folkloriques et modernes.
Concernant les techniques de frappes,
il en existe trois de base et de nombreuses autres dépendant du style
régional et du type de son désiré :
- le « DOUM » est le son le plus grave, obtenu en frappant le centre de la peau ;
- le
« TAK » est celui obtenu en frappant le bord droit de la peau à l'aide
du majeur (ou de l'annulaire pour des ornements complémentaires), le
but étant de toucher la peau le plus à l'extérieur possible pour
obtenir un son bref et aigu ;
- le « S » est la frappe
généralement effectuée avec l'annulaire de la main gauche au bord de la
peau. Le « S » équivaut également à un silence. Il peut être joué ou
pas. Les bases de rythme étant jouées avec la main forte (en général la
droite), le « S » revient donc à orner un rythme et ne fait donc pas sa
signature ;
- le claqué effectué avec la main maîtresse (droite
pour les droitiers) est effectué avec l'ensemble des doigts regroupés,
et légèrement pliés à la manière d'une « gifle », appelé KEF ou tak intérieur et donnant un son sec et court ;
- le « RA », appelé aussi « FERK » est le roulement effectué avec les doigts de la main qui repose sur l'instrument ;
- de nombreuses autres frappes, comme le « MA » par exemple, existent aussi.
Il
existe plusieurs techniques de jeu, qui se rejoignent sur certains
points, mais qui permettent de distinguer les écoles arabes des écoles
turques. Il y a en outre des variations régionales importantes, comme
enÉgypte (où l'instrument est appelé tabla). Ainsi dans les techniques de roulements et ras,
figures de style importantes, les coups devant être très rapides, il y
a une certaine technique à appliquer pour éviter les crispations...
Tout est basé sur la façon de doubler les notes de chaque main qu'il
est utile d'étudier car n'ayant pas la même sonorité, le jeu en sera
d'autant plus « coloré » :
- les Arabes ont tendance à
utiliser le rebond du doigt (à la manière du contrôle stick des
batteurs), mais comme il ne s'agit pas de baguettes, on peut imaginer
la souplesse extrême que ça demande, car il faut sentir le poids de ses
doigts (voir Hossam Ramzy).
- les
Turcs optent plus pour un balancement latéral du poignet, les frappes
étant assurées alternativement par l'index et l'annulaire ou le petit
doigt. Le majeur est donc l'axe du mouvement. En pratique, il faut
s'imaginer tenant un tournevis et dévissant horizontalement. Gardant ce
mouvement de poignet, on déplie ses doigts souplement et on tente de
taper sur la peau en balançant la main de gauche à droite (index en
premier). Là aussi, il faut être rapide mais détendu et sentir le poids
de ses doigts (voir Misirli Ahmet ou Onur).
Chaque
pays a ses rythmes préférés et sa manière propre de les jouer et de les
composer avec d'autres percussions ou instruments mélodiques. On pourra
remarquer aussi une différence de style entre un musicien turc et
égyptien, mais aussi entre un musicien populaire et un autre plus
académique. Certains musiciensbulgares utilisent aussi une fine baguette.
Les rythmes les plus connus sont Masmoudi, Maksoum, Malfouf, Zindali, Karsilama, Saîdi, Goubahi, Mesaraf,Bourdjila,Mezdaoudj,etc.
D'autres
percussions orientales très populaires sont souvent jouées avec la
darbouka : le bendir (tambour sur cadre), le riqq (petit tambourin), les sagattes (cymbalettes) et le tbal.
Rythmes célèbres
Rythmes célèbresNom | Rythme |
---|
Alaoui (Allâwî) | 2/4 |
Ayoub | 4/4 |
Barouel ou Malfouf | 2/4 |
Maksoume | 4/4 |
Masmoudi saghir | 4/4 |
Wahda kabira | 4/4 |